Chahrazad Helal à Al Ebdellia Une brise d’été

Publié le par Chahrazed Helel

Chahrazad Helal à Al Ebdellia Une brise d’été

La Presse | Publié le 06.08.2008

Chahrazad Helal à Al Ebdellia Une brise d’été Chahrazad Helal s’est engagée dans la voie du tarab, le pur tarab arabe, et ce, dès qu’elle est montée sur scène il y a quelques années. Lors de la soirée qu’elle a donnée à Al Ebdellia, elle a prouvé que la voie choisie était la bonne pour elle et pour les mélomanes, hélas, pas toujours très nombreux mais qui méritent eux aussi qu’on chante pour eux.

Le qacid d’abord 
Ses dix musiciens sur scène rassurent. Trois violons dont Anis Klibi et Samir Seghaïer, le luth de Sahbi Ben Mustapha, un des doués de sa génération, un cello, le qanoun de Adel Barkous, l’orgue de Mohamed, son mari qui guide l’orchestre et deux percussions (tar et darbouka). Voilà de quoi étoffer la forte voix de Chahrazad qui a la qualité de pouvoir monter très haut dans l’aigu et d’avoir une gamme très large. Elle peut ainsi chanter tout ce qu’elle veut.

Dès le départ, elle entame avec Jad ezzamen bilhob, sa toute nouvelle chanson signée Abdelhafidh Guelmami pour la musique, puis une des merveilles du tarab arabe Ya jara tal ouedi de Ahmed Chawki et Mohamed Abdelwahab, entrecoupée d’applaudissements. Elle revient en Tunisie pour chanter une œuvre de Ridha Chmak, celui qu’on considère comme un marginal surdoué de la musique : Ma adhlamak!, parole de Abdelwahab Mansouri.

Puis au tour de Najet: «Mata sataarifou» (paroles de Nizar Qabani) et de Mohamed Abdelwahab : Jafnouhou allamal ghazal. Elle change de rythme subitement (était-ce bien nécessaire quand le public est dans une phase d’enchantement?) et choisit de chanter tunisien deux chansons de son propre cru, paroles et musique. Anis Klibi improvise. Il sourit et prend encore plus de plaisir sous les applaudissements. C’est un régal de voir un artiste heureux. Le mélomane tunisien aime le mhaïer sika, un tbaa enraciné en lui. Chahrazed lui sourit, un sourire de reconnaissance. Puis elle se demande : «Aïna aqli?» (où avais-je donc la tête?), un poème de Hajer Essahli, dans la simplicité, et une musique plus élaborée de Miled Malki, un jeune qui a envie de réussir.

A la fin, Chahrazed comme dans «les Mille et une Nuits» nous offre, avant le lever du jour, cette autre merveille de Najet : Aghadan alkak (vais-je te retrouver demain, comme j’ai peur de te revoir ! Mais je languis tant ces retrouvailles et brûle d’impatience…).
Chahrazade, grâce à sa voix forte et étendue et sa sincère interprétation de textes bien choisis, a réussi son spectacle et nous attendons des retrouvailles car le plaisir n’a pas de limites.
Tout comme le tarab arabe qui défie nos frontières: il nous réunit, nous unit tous dans le chant, le beau chant et l’enchantement.
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